Qui sommes nous

La Queer African Youth Network (QAYN) est une organisation féministe queer fondée en 2010 avec pour but de mettre en place un vaste réseau de soutien pour promouvoir le bien-être et la sécurité des lesbiennes, gays, bisexuel-les, transgenres et des personnes queer en Afrique de l’Ouest. Pour nous, le bien-être équivaut à:

  • l’autodétermination de devenir des agents de nos propres vies ;
  • la liberté d’être nous-mêmes, exempts de dangers ;
  • la stabilité d’obtenir et de maintenir ce qui nous est le plus cher;
  • l’accès à des ressources adéquates pour vivre dignement.

Nous sommes engagées à bâtir un mouvement autonome mené par de jeunes activistes lesbiennes, queer, trans* et personnes aux genres non-binaires. Découvrez notre travail.

« Queer : le moment où vous réalisez tout ce que vous n’avez pas à être »
– Sarah Ahmed

« Il est difficile de travailler avec les lesbiennes »
« Les lesbiennes sont toujours en train de se battre »
« Elles ne veulent pas être visibles »

Notre Histoire

La plupart des mouvements sociaux mixtes sont victimes de l’hégémonie masculine du fait que le patriarcat à tendance à envahir les milieux activistes, aussi bien les modes de mobilisation que les formes structures. Ceci s’applique également aux organisations LGBTQ où l’homo-patriarcat du leadership mâle homosexuel obstrue les contributions des femmes queer.  Et pourtant, cette même hégémonie n’hésite pas à utiliser les corps et le labeur des lesbiennes, des femmes bisexuelles et queer comme évidence d’un mouvement « inclusif ». En conséquence, le statut activiste des LBQFSF demeure marginal au sein du mouvement LGBTQ Africain où nos problèmes, leadership et contributions restent invisibles.

QAYN a été fondé en réponse aux pratiques homo-patriarcales des hommes gay qui ignoraient le leadership et les enjeux des femmes queer dans les organisations LGBTQ mixtes qui émergeaient à l’époque en Afrique de l’Ouest. Après son expérience avec le lancement et la gestion de ce qui était, à l’époque, un espace virtuel, notre fondatrice, Mariam Armisen, a créé QAYN avec pour ambition d’en faire une organisation autonome dirigée par de jeunes activistes lesbiennes, des femmes queer, trans* ainsi que des personnes aux genres non-binaires. QAYN a débuté en tant qu’une plateforme virtuelle dont l’objectif était de rassembler et de fournir des informations pertinentes sur les questions d’orientation sexuelle et d’identité de genre aux jeunes lesbienne, gay, bisexuelle, trans* et queer (LGBTQ) en Afrique de l’Ouest. En fin 2010, pour introduire l’initiative sur le terrain, nous avons collaboré avec le tout premier membre de notre réseau, Queer Alliance Nigeria, pour organiser un forum à Lagos, au Nigéria. Ce forum a rassemblé plus de 50 jeunes Nigérians et avait pour but de nous aider à formuler notre approche et nos priorités. Les retours que nous avons reçus à l’issu de ce forum nous ont permis d’affiner notre direction stratégique, évoluant ainsi d’une plateforme virtuelle à l’établissement d’un réseau de membres, d’individus et d’organisations à travers l’Afrique de l’Ouest et au Cameroun.

Une évaluation plus poussée des besoins fut effectuée au sein des communautés lesbiennes, bisexuelles, queer et des femmes qui ont des rapports sexuels avec des femmes (LBQFSF) au Burkina Faso, au Ghana et au Nigéria. Des discussions de groupe et des entretiens individuels furent conçus afin d’examiner les réalités et les difficultés auxquelles les jeunes leaders émergents sont confrontés dans l’initiation d’une mobilisation communautaire. Le résultat de ces recherches fut un rapport intituléSeules Contre Tous: Les Difficultés Vécues par les Femmes qui ont des Rapports Sexuels avec des Femmes au Burkina Faso, au Ghana et au Nigéria.Le premier dans son genre, ce rapport a fait ressortir les problèmes auxquels les femmes queer font face sur tous les plans de leurs vies, y compris au sein des organisations LGBTQ. Le résultat de cette étude, combinée avec l’expérience de QAYN, a confirmé l’urgence de soutenir et renforcer le leadership des femmes queer et de promouvoir des initiatives communautaires basées sur le principe qu’une transformation sociale à grande échelle passe par des efforts collectifs et non les actions isolées d’individus et d’organisations.

Après deux ans d’organisation et d’apprentissage, nous avons décidé de concentrer nos efforts en Afrique de l’Ouest Francophone et en Afrique Centrale, au Cameroun. Pour les activistes Francophones, les barrières linguistiques, auxquelles s’ajoutent le manque de ressources pour soutenir le mouvement émergent, ont contribué à l’isolement de nos efforts et limité notre accès aux plateformes de réseautage et opportunités de renforcement des capacités. Résultat, le travail des activistes LGBTQ Francophones demeure inconnu au reste des mouvements LGBTQ régionaux et internationaux. Avec très peu de visibilité et d’opportunités de se relier aux autres mouvements, les actions des activistes Francophones, en particulier les initiatives menées par des femmes queer, sont d’une envergure très faible et il n’est pas rare que des activistes d’un même pays ne soient pas au courant du travail que font leurs pairs. Nous avons conçu un espace de solidarité et d’éducation politique –  notre Ecole Activiste – afin de promouvoir des pratiques de leadership et de prise de conscience parmi les jeunes femmes leader queer et personnes aux genres non-binaires. Ces pratiques sont ancrées dans une vigoureuse analyse du féminisme, du genre et de la sexualité qui prend en compte les spécificités Ouest-Africaines. De huit (08) participant-e-s lors de notre première École Activiste en 2012, nous sommes passées à 33 activistes lors de notre dernière édition en 2016.

Combinant éducation politique et subventions d’amorçage, nous avons soutenu les initiatives des participant-e-s de notre première École Activiste, y compris une nouvelle initiative à Yaoundé, au Cameroun. Nous avons publié un autre rapport novateur, une étude de cas intitulée Entre Nous. Les Débuts Difficiles de la Mobilisation Communautaire avec et au sein des Groupes de Lesbiennes, Bisexuelles et Femmes Queer en Afrique Francophone Sub-Saharienne. Cette étude de cas a fourni un aperçu sans précédent de la nature, des capacités et des défis auxquels sont confrontées les initiatives émergentes dirigées par des femmes queer. Nous avons également effectué des visites au Cameroun, au Sénégal et au Togo pour rencontrer nos membres et apporter un support technique pour renforcer l’implémentation de leurs initiatives. Nous nous sommes également rendues au Bénin et au Niger pour rencontrer des communautés de femmes queer et d’activistes. Sur le plan administratif, nous avons développé notre premier plan stratégique afin que nos actions soient plus ciblées et délibérées.

Renforcer nos compétences individuelles pour mieux forger nos communautés – A l’heure de l’activisme émergent de jeunes femmes LBQFSF de l’Afrique  de l’Ouest Francophone et du Cameroun, tel fut le thème de notre deuxième Ecole Activiste qui eut lieu à Lomé, au Togo, en Février 2014. Dix-neuf (19) activistes Francophones venant du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun et du Togo se sont réunies pour approfondir leurs connaissances en termes d’organisation communautaire, de documentation et de communication afin de formuler leur agenda politique pour la création d’un mouvement de femmes queer en Afrique de l’Ouest Francophone et au Cameroun.

16 Voix, 16 Expériences : Des femmes Queer Africaines parlent de Violencefut notre première campagne virtuelle. Elle a combiné des témoignages audio et des illustrations pour attirer l’attention sur les violences faites aux femmes queer. En collaboration avec un de nos membres, Humanity First Cameroun, nous avons publié Pressions Sociales et Construction identitaire. Le Cas des Femmes qui ont des Rapports Sexuels avec des Femmes (FSF) à Yaoundé. Ce rapport a fourni une vue d’ensemble sur la perception qu’ont les FSF sur les formes actuelles d’activisme LGBT dans leurs pays, sur comment elles abordent les tensions qui existent entre leur besoin d’appartenir à un groupe et leur préoccupation pour la discrétion et l’anonymat, et comment elles gèrent le traumatisme collectif engendré par le meurtre brutal de l’activiste Eric Lembembe.

Pour soutenir la participation des groupes locaux dans les décisions qui contrôlent leurs vies et élargir notre mouvement au-delà des organisations LGBTQ, nous avons organiser trois rencontres de concertations au Bénin, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire sous le thème : Émergence de l’Identité Homosexuelle en Afrique. Une Question de Citoyenneté. Ayant réunis (60) activistes de diverses organisations LGBTQ et de justice sociale, ces rencontres nous ont permis de renforcer nos efforts collectifs et de commencer à envisager la forme et le contenu d’un réseau de plaidoyer sous régional. Nous avons ensuite rejoint une initiative spéciale menée par un consortium d’activistes et de bailleurs de fonds pour faciliter la mise en place de ISDAO, un fond LGBTQ pour l’Afrique de l’Ouest.

Nous avons continué à nous engager pour encourager l’émergence d’un réseau de leaders locaux et créer un pouvoir collectif pour avancer nos propos objectifs; ceci en créant des processus et des évènements durant lesquels nous participons à l’éducation politique, reliant réalités et analyses structurelles afin d’améliorer notre leadership et nos méthodes d’actions. Ces activités ont pris la forme de divers rencontres de concertations et de formations pratiques. Notre troisième Ecole Activiste a réuni  plus de 30 activistes de 7 pays pour une analyse critique du mouvement émergent. Un boot-camp a réuni des activistes LGBTQ pour renforcer leur analyse conceptuelle et leur vocabulaire politique afin qu’elles/ils deviennent des porte-parole efficaces sur le plan local et régional. Une rencontre sous régional a réuni des activistes pour la justice sociale et des activistes LGBTQ afin de continuer à formuler un réseau de plaidoyer sous régional. En collaboration avec l’Astraea Lesbian Foundation for Justice, nous avons lancé un projet pilote, le 11 Hour Project, qui supporte (avec des subventions d’amorçage, un support technique et un mentorat) de nouvelles initiatives menées par des femmes queer et trans* au Cameroun, en Côte d’ivoire et au Sénégal.

Avec nos divers membres  et partenaires – des organisations communautaires, des groupes dirigés par des femmes queer, trans* et personnes aux genre non-binaires, et selon leurs différents stades de maturité – nous continuons à écrire notre propre histoire et à façonner notre avenir. Ancrée dans des méthodologies féministes – en terme d’organisation et de recherche – QAYN est engagée à :

  • Soutenir les femmes activistes queer, trans* et personnes aux genres non-binaires à développer leur propre potentiel de leadership et sentiment de pouvoir
  • Soutenir les organisations de base
  • Développer une appréciation pour le monde complexe de la pratique
  • Développer un système de soutien basé sur l’aide mutuelle et la solidarité
  • Pratiquer un leadership centré sur les communautés