La nécessité d’un leadership féminin et trans*. Dans un paysage associatif largement dominé par les gays, la cellule Genre et Leadership féminin s’est imposée en tant que pionnière au Cameroun, d’un mouvement de libération des femmes queer et des trans* qui refusent de s’enliser dans la vision victimisante construite par les groupes LBTQFSF environnants. Nous nous appuyons sur la documentation de nos actions politiques de militantes LBTQFSF, sur des enquêtes sociales concernant le bien-être et la santé sexuelle des membres de notre communauté, sur la documentation des violations de nos droits fondamentaux et, sur le plaidoyer vers les organisations de défense des droits des femmes pour promouvoir une image positive des identités queer et trans*.
Et à l’intérieur de la communauté, face aux persécutions qui ont développé chez certain-e-s une homophobie intériorisée, au déni et à l’autodérision face aux harcèlements homophobes, nous avons développé un programme de formation. Ce programme, fondé sur les notions d’orientations sexuelles, d’identités et expressions de genre (OSIEG), s’adresse à nos membres et affilié-e-s, afin de favoriser une meilleure connaissance de nos identités propres et une bonne estime de soi. Nous voulons changer l’image misérabiliste associée aux LBTQFSF d’Afrique en axant notre politique sur un leadership féministe, concrétisé par une expertise visible sur le terrain.
Créer la mixité au sein du mouvement LGBTIQ camerounais. Etre une structure LGBTIQ fait de HFC un cas exceptionnel, en ce sens que notre cellule travaille à réduire la relégation qui frappe habituellement les identités féminines et trans* au sein des milieux LGBTIQ. Ainsi, nous avons pu créer une véritable mixité des genres et un respect de la diversité au sein de HFC, à travers un dialogue constant avec nos homologues gays. Nous sommes donc la première et unique association mixte de Yaoundé à avoir essayé et réussi le pari de la mixité.
Grâce à l’approche genre, nos identités sont prises en compte et intégrées à Humanity First Cameroon, non pas comme des entités à part, mais comme membres à part égale, et nos compétences sont mises à profit dans des postes-clés de l’organisation : Psychologue- Consultante, M&E (Chargé du Suivi-Evaluation), Monitrice de sport, pair-éducatrices et des observatrices des violations des droits humains, entre autres. Nous visons la parité des genres aux postes-clés de la structure pour bénéficier de plus de visibilité au sein du mouvement LGBTIQ mondial.
Faire reculer l’ignorance au sein de la société civile. Nous nous considérons comme investies d’une charge – celle de faire comprendre à notre société qui nous sommes et inculquer le respect de la diversité dans le but de faire évoluer les mentalités. Et à cet effet, nous travaillons à faire comprendre aux acteurs et actrices de la société civile les notions de genres, d’identités et de diversité sexuelle à travers des ateliers de formations. Il s’agit principalement des personnels de santé, les hommes et femmes de medias, des juristes et hommes en tenue (policiers et gendarmes).
Favoriser l’inclusion des LBTIQFSF au sein des programmes en faveur des femmes. L’ignorance et l’intolérance auxquelles font face les personnes LBTIQFSF dans notre pays se répercute de façon systématique dans leur prise en compte dans les programmes sociaux en faveur des femmes. Afin d’y remédier, HFC, à travers sa cellule Genre et Leadership féminin, a initié un dialogue avec différentes associations de femmes de la société civile afin de: 1) favoriser la connaissance des identités queer et trans* ; 2) augmenter leur inclusion au sein des associations de la société civile et ; 3) permettre la prise en compte des violences liées à l’identité de genre dans la lutte contre les violences faites aux femmes.