IllégalEs Chez Nous
Les luttes pour la reconnaissance des droits des personnes LGBTQI et et/ou travailleuses du sexe en Afrique de l’Ouest font de plus en plus partie des débats importants de ces dernières années. Entre le déni de droits de la part des pays d’une part et l’indignation et les mobilisations des communautés d’autre part, des réflexions prennent place et le besoin d’une reconnaissance juridique et sociale est de plus en plus présent et réclamé par ces communautés. Ces dernières, d’un pays à un autre de la sous-région ouest-africaine, sont confrontées à des lois répressives qui pénalisent leurs identités et leurs
professions, et en absence de lois pénalisantes, à un contexte social qui encourage les discriminations et les violences à leur égard.
En effet, les dernières années ont vu naître et grandir une forte mobilisation communautaire des personnes LGBTQI et travailleurs-euses du sexe à travers la création de différentes organisations, de réseaux et consortium, ainsi que de mouvements dynamiques, autant au niveau des pays que dans la sous-région. Par ailleurs, ce dynamisme se caractérise par des réalités et des besoins autres que l’accès à des services de prévention et de prise en charge des IST et VIH/Sida qui, jusque-là, représentaient l’une des seules portes d’entrée pour les questions d’orientation sexuelle et/ou d’identité de genres, ou
encore celle du travail du sexe dans certains pays. Parmi les réalités et les besoins des communautés, on peut noter, entre autres, le besoin d’auto-détermination, d’existence légale, la reconnaissance des corps et des identités plurielles, l’autonomie corporelle, une protection égale de la loi, une meilleure visibilité des réalités des personnes LGBTQI et/ou travailleuses du sexe, moins d’exclusion sociale, de violences et de violations de droits.