Bon le temps que moi je me retourne pour dire que moi je n’avance plus, deux autres messieurs se sont ramenés. Et tous les trois m’ont violés, soit disant que c’est nous qui détournons leurs sœurs au Cameroun. On veut détruire leurs sœurs, ils vont me faire aimer le pénis patati patata. Regardes comment j’ai un beau corps. L’autre voulait même toucher mes seins, j’ai refusé, il m’a giflé. Il m’a dit, « tu as de beaux seins comme ça, tu préfères aller donner ça aux filles de sucer, que de venir donner à nous les hommes » ils m’ont franchement violé, je n’arrivais même plus à marcher. De surcroît, ils m’ont même emportée jusqu’à la route. Ils m’ont mise sur la moto, ils m’ont payé la moto, pour que la moto me ramène chez moi.
Bon j’ai été traumatisée, et cela s’est passé juste une fois, mais franchement, je ne souhaiterais à personne, à aucune autre lesbienne de vivre ça. Et honnêtement, je n’ai pas réagi. Parce que avec la honte et craignant aussi le jugement de la société, j’ai préféré garder le silence. Déjà que moi je ne savais pas trop quoi dire. Si je partais porter plainte, je devrais commencer comment ? Bon j’ai rencontré une fille blablabla, ça a mal tourné… du coup je pense que pour finir moi-même je vais finir en prison si je partais raconter ce genre de chose.
Mais honnêtement, avec le temps, je me suis rendue compte que si il y avait une possibilité pour moi, pour pouvoir changer ce genre de choses, de sorte que ça ne puisse arriver à aucune autre lesbienne, j’aurai aimé… j’en parle, ce n’est pas la première fois, j’en parle. Et si possible militer pour qu’aucune autre lesbienne, ne subisse ce genre de traumatisme, qui m’a détruit pendant beaucoup de temps. Me faisant fuir, le monde sombre, à la vue de l’obscurité. Parce qu’à cette époque-là, franchement, 17h on ne me trouvait plus dehors. J’ai été traumatisée pendant plus d’un an. Moi je ne fais plus confiance, plus de rencontre sur le net. Même quand je rencontre une fille qui me drague en cours de route et qui me demande de venir chez elle, je suis réticente. Je préfère gérer dehors de peur de subir encore ce genre de chose.
Voilà en quelques longues phrases ce que j’ai subi et ce que je pense de la violence basée sur le genre.