La 3ème Ecole activiste de QAYN : Une aventure intérieure

J’étais à Cotonou, au Bénin, du 6 au 10 juin de cette année de grâce 2016. A la 3e Ecole activiste organisée par QAYN, comme chaque deux ans depuis maintenant 6 ans, pour les femmes Queer, lesbiennes et bisexuelles et les personnes « Trans » d’Afrique de l’Ouest francophone et du Cameroun. Une expérience très exaltante. J’avais apprêté mon calepin, mes stylos bleus et rouge et mon surligneur pour la prise des notes, et mon bras bien détendu pour ne rien en manquer. J’avais apprêté mon esprit, mon intelligence et ma raison, mais c’est surtout mon cœur et mon engagement qui ont été sollicités.

Nous étions nombreu-x-ses, une bonne trentaine : de femmes, hétéro, lesbiennes, bisexuelles et trans (hommes et femmes). Nous étions d’horizons divers : Burkina, Sénégal, Cameroun, Togo, Mali, Côte d’Ivoire et Bénin (le pays hôte). Et nous étions de tous les Genres (masculin, féminin, androgyne et non binaire), et de tous les tempéraments : cool, exalté, timide ou rentre-dedans. Tou-te-s très différent-e-s, mais unifié-e-s sous une même bannière, le même combat qui nous engage : le militantisme féministe.

Talk-show

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Plus qu’une formation, c’était une expérience de vie, de confrontation avec soi-même, avec nos choix, nos luttes, nos espoirs et les moyens que nous mettons en œuvre pour gagner la lutte contre les formes d’oppressions qui nous asservissent aussi bien en tant que femmes, queers, trans ou non conformistes, que par notre race, notre statut socio –économique, et/ou notre niveau d’instruction. C’était un retour à nos sources, le questionnement de nos histoires personnelles et de nos motivations ; mais aussi le passage en revue de nos histoires organisationnelles, nos premiers balbutiements associatifs, et les premières alliances, les partenariats fructueux et ceux qu’on a dû abandonner sur le chemin pour s’être mal entendus. Et le rappel de la nécessité de rester fidèles à notre histoire.

Et puis, il y a eu cet échange sur le visage actuel du féminisme en Afrique. Un Féminisme qui n’a pas de « si » ni de « mais », Féminisme un point c’est tout ! Il s’agit d’un mouvement déterminé ; certes, plus inclusif, mais également plus radical et qui évolue, en intégrant toutes les formes de revendications féminines et féministes (de sexe, de genre et d’identités) avec un objectif ouvertement révolutionnaire : l’abolition du système patriarcal oppresseur et son corollaire, le capitalisme décadent qui valorise le profit d’une minorité au détriment de la grande majorité.

Quelles découvertes ! Quels défis ! Heureusement, nous avions de bonnes meneuses : Mama Awa, la facilitatrice qui a mené les débats de main de maitre, et Mariam la Directrice de QAYN, avec lesquelles nous avons exploré les enjeux et les opportunités de cette grande aventure. Nous avons beaucoup appris et surtout aimé. Que de choses nouvelles et pourtant si anciennes que nous portons en nous comme un trésor, une lumière appelée à briller sur notre monde malade de sa mal gouvernance. Ce monde sera féministe ou ne sera pas.

Anne Marie

Cellule Genre / Humanity First Cameroun